Se former aux métiers du bâtiment, un secteur d’avenir ?

Le secteur du bâtiment connaît aujourd’hui des tensions exceptionnelles sur les matériaux et la main-d'œuvre. Si la pénurie de matériaux retarde bon nombre de chantiers, le manque de personnel est aussi un problème pour livrer des chantiers dans les délais impartis.

Le secteur du bâtiment peine à recruter du personnel

Nombreux et dynamiques, les métiers du BTP connaissent de vives tensions de recrutement. Aujourd’hui, en France, plus de 50 000 postes sont à pourvoir.

En cause, une pénibilité physique et des conditions de travail difficiles voire dangereuses qui ne motivent pas les jeunes à s’orienter vers ces métiers d’avenir.

Les professionnels du secteur s’inquiètent sérieusement quant au remplacement des professionnels en âge de partir à la retraite. Marc PEROLS, expert en construction et bâtiment sur Nantes et sa région, le constate « il faut aujourd’hui faire de la pédagogie et aller chercher les jeunes dans les écoles. Ce n’est pas une mince affaire, les métiers du bâtiment n’attirent pas. Notre secteur doit se réinventer pour impliquer davantage les jeunes et leur donner envie de faire partie de l’aventure ».

Les chantiers ne manquent pas, au contraire. Avec les Jeux Olympiques de 2024, de nombreux chantiers ont d’ores et déjà débuté à Paris pour assurer l’accueil des participants et des spectateurs. Des projets qui créent de l’emploi mais qui ont pourtant du mal à recueillir des candidatures.

Les métiers du bâtiment qui recrutent

Le bâtiment est un secteur en manque de personnel. Parmi les nombreux métiers que le secteur regroupe, certains d’entre eux attendent de nouvelles candidatures avec impatience.

L’agence de recrutement Pôle Emploi a recensé 10 métiers du bâtiment qui peinent sérieusement à recruter.

En 2022, les métiers qui recrutent le plus sont donc les métiers de couvreurs, de charpentiers bois et métal, de plombiers / chauffagistes, de menuisiers, d’ouvriers de l’agencement et de l’isolation, de peintres, de maçons, de professionnels du travail de la pierre (et matériaux associés), d’électriciens et d’ouvriers qualifiés en travaux publics et béton.

Des métiers d’avenir pour ceux qui souhaitent s’engager dans cette voie mais qui attirent de moins en moins la jeune génération.

L’objectif de la profession mais aussi des pouvoirs publics va donc être d’attirer les jeunes vers ces métiers en les valorisant davantage.

L’apprentissage, un type de formation qui facilite la création d’une main d’œuvre qualifiée

La formation en apprentissage est gratuite et qualifiante. Tous les jeunes âgés de 15 à 29 ans peuvent en bénéficier.

Ce type de formation permet aux étudiants d’alterner entre expérience professionnelle en entreprise et formation qualifiante en centre de formation. Un cursus complet permettant d’acquérir de solides compétences professionnelles dans un métier précis.

Les métiers du bâtiment sont bien entendu concernés par la formation en apprentissage puisque, historiquement, l’apprentissage se destinait davantage aux métiers manuels. Aujourd’hui, bien sûr, ce n’est plus le cas puisque tous les métiers et toutes les formations (du CAP au Master) sont concernés. Toutefois, il peut paraître indispensable d’apprendre un métier du bâtiment par le biais de l’apprentissage.

En effet, l’étudiant peut ainsi découvrir un métier de façon bien plus concrète. Il peut découvrir une réelle vocation pour un métier ou constater que ce métier n’est pas fait pour lui et changer de voie rapidement.

De même, ces étudiants profitent de plusieurs autres avantages à se former en apprentissage :

  • Salaire : Les apprentis disposent d’un salaire contrairement aux étudiants réalisant des stages de courtes durées notamment. Ce salaire est progressif avec l’âge de l’étudiant et peut également dépendre d’accords de branches ;
  • Avantages des salariés : Les apprentis sont considérés comme des salariés à part entière de l’entreprise. Ils disposent donc de congés payés et des avantages proposés aux autres salariés (tickets restaurants, chèques vacances, etc.) ;
  • Employabilité : De manière générale, un jeune disposant d’une première expérience professionnelle significative intègre plus facilement le monde professionnel qu’un jeune ayant peu ou prou d’expérience ;
  • Meilleur salaire : Il a été prouvé par certaines études que les salariés ayant eu une période d’apprentissage sont généralement mieux rémunérés que ceux n’ayant pas eu une telle expérience.

Du côté des employeurs, embaucher des jeunes en apprentissage est un pari peu risqué. En effet, les employeurs bénéficient d’aides exceptionnelles d’un montant de 5 000 euros pour l’embauche d’un apprenti mineur et de 8 000 euros pour l’embauche d’un apprenti majeur la première année du contrat de travail. Ensuite, les aides classiques prennent le relais ce qui permet à l’employeur d’alléger drastiquement sa trésorerie tout en disposant d’une main-d'œuvre supplémentaire.

Bien entendu, l’employeur doit former l’apprenti en lui désignant un tuteur qui répondra à ses questions et qui lui apprendra les ficelles du métier visé. Ce temps n’est pour autant pas perdu puisqu’une fois formé correctement, et bien évidemment si l’employeur lui propose, l’apprenti pourra intégrer à plein temps le poste qu’il occupait en apprentissage une fois son diplôme en poche.